(Extrait)
Silence, on tombe!
Se laisser tomber en chute libre depuis un parapente ? Entre base-jump et parachutisme, cette activité de l’extrême allie la poussée d’adrénaline à la sensation de liberté dans les airs.
La scène en a fait palpiter plus d’un. Un parapente bi-place file dans le ciel à quelque 40km/h. Comme atteint d’une folie soudaine, le passager se détache, se tourne, grimpe sur la sellette et se laisse choir, tel un ange. Dix secondes d’angoisse pour les témoins non prévenus. Puis, un parachute s’ouvre. Ouf ! C’est la nouvelle activité décoiffante à la mode du côté de Verbier.
Autant le dire tout de suite : le para-jump (appelons-le ainsi, vu qu’il n’existe pas de dénomination officielle) n’est pas à la portée du premier venu. Il faut en effet montrer patte blanche avant de pouvoir s’élancer d’un parapente dans le vide. C’est-à-dire obtenir son brevet de parachutisme. Richard Vernizzi et Fred Portner, respectivement responsable des événements de Verbier et instructeur de parapente, comptent quelque 10’000 vols de parapente. Ils se sont mis au parachutisme afin de mêler leur passion du vol libre à l’ivresse de la chute libre.
« En Suisse, les clubs de parachutisme ne sont ouverts que les week-ends, quand nous sommes les plus occupés en station, expliquent-ils. Nous avons cherché un moyen efficace pour sauter le plus souvent possible sans aide, sans aérodrome, sans avion, sans avoir à payer le saut et si possible à la pause de midi. »
Une nouvelle tendance, le para-jump ? Pas vraiment, car les pratiquants sont aussi nombreux que les vendeurs de parapluies au Sahara. L’évolution du matériel – principalement la performance des voiles – n’autorise ce genre d’acrobaties que depuis une dizaine d’années. Et les parachutistes préfèrent en général s’orienter vers le base-jump, encore plus extrême au-niveau des sensations.
En solo ou en bi-place, les para-jumpers s’élancent doublement dans le vide. La première fois au décollage, comme un vol classique de parapente, la seconde fois en chute libre. Deux fois plus de sensations – différentes – pour le même prix ! « Si les sensations de chute libre sont les mêmes, l’ambiance et la préparation n’ont rien à voir, racontent-ils. Dans un avion, à huit ou neuf, c’est parfois la déconnade. Là, c’est le calme absolu, sans bruit du moteur. C’est la solitude face aux éléments. Le saut est plus zen, en quelque sorte. »