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La Riviera, pôle suisse du bien-être
Avec quatre spas de haut-standing et quatre cliniques spécialisées dans la revitalisation, le rajeunissement ou les soins esthétiques pour quelque 60’000 habitants, la Riviera vaudoise est devenue l’un des pôles du bien-être les plus importants de Suisse. Et si l’avenir du tourisme passait par le wellness ?
Près de 100 millions de francs. Cette somme astronomique représente les investissements liés au bien-être sur la Riviera ces quatre dernières années : 50 millions pour le nouveau bâtiment de La Prairie et 50 nouveaux emplois à la clé, 18 millions pour le spa du Raffles Montreux-Palace et 21 nouveaux postes fixes, 6 millions pour l’hôtel des Trois-Couronnes, à Vevey et 11 millions pour La Clinic, à Territet. Et la liste n’est pas exhaustive.
Dans le secteur hôtelier, de plus en plus de cinq étoiles consentent à d’importants investissements pour s’équiper d’installations de bien-être. Une tendance qui déteint même sur les quatre étoiles. Dernier exemple en date : le Spa du Bristol, inauguré fin juin. Récemment certifié hôtel de santé, l’établissement de Territet s’est lui aussi engouffré dans la brèche du wellness, se médicalisant au passage. « Suite à ces changements, nous pouvons désormais proposer plusieurs forfaits alliant séjours hôteliers, régimes spéciaux et soins thérapeutiques » se félicite Bernard Russi, directeur général du Bristol.
Des gros enjeux financiers
Et il y a fort à parier que d’ici les trois prochaines années, la Riviera compte encore deux spas supplémentaires. Selon toutes vraisemblances à l’Excelsior et au Royal Plaza. « Actuellement, nous n’avons pas l’effectif suffisant pour accueillir d’autres clients que ceux de la clinique Biotonus, mais nous sommes en train d’étudier un projet pour développer ce segment » confesse la directrice Kathe Krähenbühl. Du côté du Royal Plaza, qui abrite pour l’instant l’enseigne de la Clinique Lemana, spécialisée dans les cures de revitalisation, l’heure est aussi à la réflexion avancée. « La clinique représente deux chambres par jour sur plus de 146, mais on ne peut pas faire mieux en raison de sa surface réduite, regrette Hansueli Egli, directeur général.
Si tout le monde veut développer un spa aujourd’hui, c’est aussi parce que les enjeux financiers (réd : 9400 francs pour un séjour de trois jours à Lemana, sans compter le forfait hôtelier) sont importants: cette clientèle-là représente des budgets énormes.»
Jadis, faire l’amalgame entre les cliniques et les hôtels aurait relevé du blasphème. Aujourd’hui, les premières s’ouvrent aux séjours bien-être, tandis que les seconds essaient de médicaliser un peu plus leur offre.
Si les frontières du bien-être ne sont plus aussi nettes qu’avant, c’est parce que les visiteurs affichent de nouveaux besoins. Et ceux-ci dictent le marché. « Un spa fait tout simplement partie des services que se doit désormais d’offrir un cinq étoiles » estime Eric Favre, directeur de l’hôtel Le Mirador-Kempinski, dont l’espace dédié au wellness fonctionne depuis… 1992.