(Extrait)
Le Golf a fait son trou
En 10 ans, le nombre de licenciés et de clubs a plus que doublé, en Suisse. Indiscutablement, le golf est un sport à la mode. Et à la portée de (presque) tous.
« Votre swing est aussi puissant que votre Porsche, Jean-Edouaââârd », « Merci, Marie-Chantaâââl, votre putt est aussi précis que votre Rolex ». Cette image de sport snobinard pour riches sexagénaires, le golf l’a traînée comme un boulet pendant des années. Depuis quelques années, il a opéré sa révolution, s’est démocratisé et s’est débarrassé de ses oripeaux élitistes.
Durant cette dernière décennie, le nombre d’adeptes et de clubs a carrément doublé : aujourd’hui, l’Association Suisse de Golf dénombre 40’000 licenciés pour 80 clubs, tandis que l’association des golfeurs indépendants (c’est-à-dire non affiliés à un club) compte quelque 4500 adhérents. A l’échelon mondial, on estime à 50 millions le nombre de licenciés, dont 3,5 millions en Europe et une bonne moitié aux Etats-Unis.
Comment expliquer ce formidable boom ? La nouvelle génération de golfeurs ultra-médiatisée (Tiger Woods, Ernie Els, Vijay Singh, etc.) n’y est sans doute pas étrangère. En Suisse, la construction de golfs publics, notamment par Migros (Signal de Bougy), y a contribué plus directement. Spécialement auprès d’une catégorie sociale disons plus modeste. Dans la foulée, de nombreux clubs – jusque-là très fermés – ont ouvert leurs portes aux visiteurs. Concurrence oblige, les tarifs sont devenus nettement moins prohibitifs.
Désormais, il existe bel et bien un marché du golf, représentant différentes catégories financières. Et les prévisions sont optimistes. Pour répondre à la demande grandissante, le club du Signal de Bougy a déposé un projet d’agrandissement. Sur nos terres, plusieurs clubs vont voir le jour cette année encore. « Le nombre de licenciés pourrait bien se situer entre 150 et 200’000 dans les dix à vingt ans, même s’il faut bien admettre que la Suisse ne peut pas construire des golfs à l’infini en raison de sa topographique » estime John C. Storjohann, secrétaire général de l’ASG.