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Cairns : le portail du paradis
D’aucuns l’appellent le joyau du nord de l’Australie. Cairns brille en tout cas par ses multiples facettes et ses deux merveilles naturelles: la barrière de corail et la forêt tropicale.
Il y a 20 ans, les hôtels se comptaient sur les doigts d’une main d’un forgeron maladroit. Aujourd’hui, ni l’agriculture (canne à sucre, fruits) ni l’industrie minière ne constituent le poumon économique de la région, mais bel et bien le tourisme, avec plus de 1,4 milliard de dollars australiens de revenu annuel, soit plus de 40% du total. En termes d’affluence touristique, Cairns se classe dans le peloton de tête des villes les plus visitées d’Australie : 800’000 Australiens et presque autant de touristes transitent par cette ville de 130’000 âmes, fondée en 1876, qui a triplé sa population au cours des 30 dernières années.
Dire que Cairns a connu un essor formidable relève de l’euphémisme. Et les autorités locales n’ont pas l’intention de freiner cette progression : pour attirer le chaland, elles n’hésitent pas à subventionner les villas à…129 dollars par semaine !
Pourtant, la ville de Cairns dégage autant de charme qu’un koala de l’énergie – hormis quelques bâtiments du début du siècle, noyés dans des échoppes de souvenirs, et son esplanade pour les promeneurs ou joggeurs. Mais le joyau du Nord, comme on la surnomme, est un portail s’ouvrant sur un idyllique jardin d’Eden : la grande barrière de Corail et la forêt tropicale. Deux merveilles naturelles inscrites au patrimoine mondial de l’Unesco.
Barrière de corail
Telle une gigantesque pieuvre, la grande barrière de corail étend ses bras multicolores sur 2300 kilomètres, couvrant près de 350’000 km2, soit la surface de la Grande-Bretagne ! Plus de 350 variétés de coraux aux couleurs extraordinaires la composent et quelque 1500 espèces de poissons y habitent. Distants de quelques miles seulement des côtes de Cairns, les récifs coraliens émerveillent quotidiennement des milliers de bipèdes palmés – à noter qu’il est aussi possible d’admirer le spectacle du grand bleu à bord d’un bateau au fond transparent ou d’un mini sous-marin.
Chaque année, 1,4 million de plongées sont effectuées dans les eaux chaudes (jusqu’à 29 degrés) et peu profondes de la mer de Corail. La plongée est si prisée que certains opérateurs ont érigé d’affreux pontons – néanmoins très bien conçus et surtout parfaitement sûrs – sur les récifs, pour y débarquer jusqu’à 500 personnes par jour. Les plongeurs confirmés préféreront par conséquent lever l’ancre de deux à dix jours afin d’explorer des récifs plus éloignés, donc moins fréquentés.