(Extrait du programme, paru dans l’Illustré)
Le plaisir des uns fait le bonheur des autres
Ringard, le Comptoir Suisse ? La page semble désormais tournée. Un grand coup de balai – de pied, diront certains- a été donné dans cette vénérable institution plus qu’octogénaire, afin de dépoussiérer son image. Un ménage d’autant plus nécessaire que le Comptoir représente près d’un tiers du chiffre d’affaires de Beaulieu Exploitation SA.
Le grand raout lausannois entame cette année la première phase de sa transformation -la mue totale s’échelonnera en principe sur trois ans. Coup de jeune, coup d’audace : le Comptoir s’est donné les moyens et surtout les idées d’être en phase avec ce millénaire. D’où un nouveau leitmotiv : le plaisir.
En effet, « Il y a désormais une légitimation sociale au plaisir qui amène les individus à vouloir ce qu’il y a de mieux et de plus beau pour eux. Hier, il fallait consommer nécessaire. Aujourd’hui, nous sommes dans une société qui vante les bienfaits de l’épanouissement personnel. »
À l’instar du sociologue Lipovetsky, de nombreux spécialistes de la psyché humaine et de plus en plus de centres commerciaux ont constaté cette évolution. Et reconsidèrent la notion même d’acte d’achat.
Comme toutes les études tendent à démontrer que le consommateur achète plus facilement lorsqu’il se trouve dans un environnement favorable (« Soyez heureux et vous consommerez davantage » en quelque sorte), plus rien n’est laissé au hasard pour exciter son «plaisiromètre»: les animations et expositions,les musiques agréables, les ambiances originales, les lumières tamisées, les couleurs reposantes, etc. Bientôt, qui sait, aura-t-on peut-être droit au massage virtuel en poussant son caddy ?
Les visiteurs du Comptoir seront à n’en point douter les premiers satisfaits de cette nouvelle orientation, plus jouissive, plus dynamique, plus branchée. Tout comme les exposants. Le plaisir des uns ne fait-il pas le bonheur des autres ?