Un site au design impeccable et au contenu rédactionnel efficace agit comme un véritable aimant auprès des internautes. Et pourtant, certains continuent à préférer faire l’autruche plutôt que d’investir dans leur image. Coup de gueule.
L’autre jour, je reçois un mail presque désespéré d’un collègue webdesigner, sollicitant mon avis. Ce magicien des pixels m’explique avoir ciblé des entreprises locales dont le site internet remonte à l’âge de pierre pour sa campagne de prospection. Emailing soigneusement rédigé, argumentaire en béton pour justifier le passage à l’indispensable responsive design, relance téléphonique en bonne et due forme : rien n’y a fait. Pas un mandat !
Et des réponses du genre : « De toute façon, nos clients ne sont pas le genre à utiliser leur smartphone pour visiter notre site » (pour l’anecdote, plus de 50 % des recherches sur Google sont réalisées via le mobile) ou « Notre site est très bien comme cela ».
Pourtant, je vous assure que sa sélection de prospects ne s’est pas reposée sur des nonagénaires regardant encore la télévision en noir blanc ou pianotant sur leur Minitel.
A vouloir faire l’autruche, une entreprise perd des plumes
Il n’est pas le seul à désespérer, le collègue. Combien de fois me suis-je aussi heurté à ce comportement d’autruche de la part de responsables de boîtes romandes après avoir (poliment) suggéré des améliorations du contenu rédactionnel de leur site.
Vous savez, cette façon de plonger sa tête sous terre et de se persuader, façon méthode Coué, que tout va bien.
Peut-être que sous la torture…
Et Dieu sait que j’en ai sollicité, des sites dont les textes comportaient autant de fautes d’orthographe et de syntaxe que de corrompus au sein de la FIFA ou dont le message était aussi incompréhensible que les gribouillis d’un médecin sur une ordonnance.
Autant le dire tout de suite, au grand dam du collègue en question: mes neurones ont davantage chauffé en mode empathie qu’en mode solution.
Montrer la lumière à des aveugles nécessite peut-être des méthodes plus proches de la contrainte que de la logique.
Alors, à moins de contracter les services d’un ex-agent de la Stasi, décoré pour ses aptitudes de torture, je ne vois pas vraiment quoi faire de plus.
Une entreprise qui ne se soucie pas de son image se fiche-t-elle de ses clients ?
Tout ce préambule pour soulever une interrogation capitale : une entreprise qui ne se soucie pas de son site internet (tant au niveau du design que du contenu rédactionnel) se fiche-t-elle aussi de son image ? Par extension, n’a-t-elle rien à cirer de ses clients ?
Imaginez un directeur de ventes recevant les visiteurs de son échoppe en schlaps, liquette et bermuda. Ou un patron visitant ses prospects avec une haleine de poisson mort, une barbe de deux jours et de grosses taches sous les aisselles de sa chemise.
Même si j’ai déjà croisé ce dernier spécimen à plus d’une reprise à ma porte, pas besoin d’avoir un QI de 450 pour savoir qu’il existe un code vestimentaire et comportemental implicite dans le milieu professionnel. Et nul n’ignore la rareté d’une deuxième chance de faire une bonne première impression !
Alors pourquoi diable certains responsables d’entreprises continuent-ils de négliger leur carte de visite numéro un, c’est-à-dire leur site internet ? Sur la toile, également, le code vestimentaire et comportemental est de rigueur !
Une bonne image est primordiale pour donner confiance au consommateur
Il existe aussi certaines règles immuables de communication – et enfouir sa tête dans un trou ne les changera pas. Par exemple : l’image est primordiale pour établir une relation de confiance, qui elle-même est indispensable pour toute relation d’affaires.
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En une demi-seconde, l’internaute juge votre site
En quelques millisecondes – cinquante pour être précis –, l’internaute a déjà sa petite idée de votre entreprise.
Parfaitement : une demi-seconde suffit à un internaute pour se forger sa première impression. Ce sont des études très sérieuses qui l’affirment.
Personnellement, je ne prends même plus la peine de m’attarder sur un site qui n’est pas responsive, même quand je surfe sur mon écran de 27 pouces.
Sachez aussi que l’immense majorité des clients (certaines recherches avancent le chiffre faramineux de 81 %) effectue une recherche sur le web avant de prendre une décision d’achat.
Alors quand le design de votre site donne la nausée, ces visiteurs virtuels cliquent tout simplement chez la concurrence.
Supposons à présent que mon collègue m’écrive d’ici quelques semaines un courriel dans lequel il partage son bonheur, parce que ses prospects, après avoir lu ce papier, ont signé de juteux contrats pour moderniser leur site, lui permettant enfin de s’acheter la BMW de ses rêves.
Le Graal pour tous ? Pas encore pour les entreprises.
Un beau design doit s’accompagner de textes pertinents
En effet, s’appuyer uniquement sur un design parfait alors que les textes sont aussi excitants que le contenu d’un annuaire téléphonique revient à accompagner un menu gastronomique dans un établissement cinq toques par une piquette à six francs de chez Denner.
Des textes parfaitement rédigés relèvent le design, qui à son tour rehausse les textes.
Après tout, il faut bien que les rédacteurs puissent eux aussi se payer la voiture de leurs rêves, non ?
8 internautes sur 10 ne lisent pas une page
Les chercheurs du web ont démontré que près de 8 internautes sur 10 scannent une page au lieu de la lire. Et quand ces derniers daignent y poser plus attentivement leur regard, ils ne lisent qu’environ 20 % des mots. Soit un mot sur cinq !
D’où la nécessité de présenter un contenu rédactionnel parfaitement structuré et hiérarchisé, capable de transmettre clairement un message en un temps record. Le tout servi, of course, par le design.
Alors, plutôt que de faire l’autruche, dirigeants d’entreprises, patrons de PME ou indépendants, pourquoi ne pas ouvrir enfin les yeux et utiliser la même cavité pour… faire votre trou ?