L’écriture inclusive menace de massacrer la langue française, sous couvert d'égalité des sexes
La guerre des sexes fait rage. Au centre des combats, la très polémique écriture inclusive. Massacrer la langue française, hélas, ne fait pas nécessairement avancer la cause des femmes.
Pour ceux qui viennent de se réveiller d’un long coma, l’écriture inclusive est un ensemble d’attentions graphiques et syntaxiques permettant d’assurer une égalité des représentations entre femmes et hommes dans la langue française.
L’écriture inclusive repose sur 3 principes :
- Accorder les fonctions, les métiers mais aussi les titres et grades en fonction du genre. On écrira ainsi une « pompière », « une maire », « une auteure ».
- Au pluriel, le masculin ne l’emporte plus sur le féminin. Il faut inclure les deux sexes en ayant recours au point milieu. On ne rédige donc plus « Tous les salariés », pour désigner l’ensemble des salariés, mais « Tou·te·s les salarié·e·s ».
- Ne plus employer les mots « homme » et « femme » mais utiliser des termes beaucoup plus universels comme « les droits humains » (à la place des « droits de l’homme »).
Le langage forme la pensée
Il est vrai que le langage forme la pensée. Or, quand le masculin l’emporte systématiquement sur le féminin, dès le plus jeune âge, il peut en résulter une perpétuation d’inégalités et de stéréotypes.
Mais faut-il pour autant massacrer la langue française, sous prétexte de faire avancer la parité? Je n’en suis pas sûr.
Si les points 1 et 3 ne me posent aucun problème, le point 2, le fameux « point du milieu » relève de la stupidité pure: non seulement ce point alourdit les textes, mais il pose d’énormes défis de prononciation. Avouons-le, salariée-eu-esse, c’est quand même plus difficile à articuler que salariés. Et ça prend beaucoup plus de temps à écrire, à lire et, probablement, à comprendre.
Or, je ne sais pas pour vous, mais pour moi, le temps est une denrée plutôt rare….
Le point de la discorde
Et pourquoi pas, pendant qu’on y est, modifier la langue française afin d’inclure la population homosexuelle, les hermaphrodites, les minorités religieuses, les vegans, les personnes de petite taille ou les nudistes? Bref, toute communauté qui souffre d’une quelconque forme de discrimination?
Avant de s’attaquer à la langue de Molière, ne vaudrait-il pas mieux d’abord amender les entreprises qui rémunèrent moins les femmes pour un poste équivalent? Ou bannir les couleurs bleu et rose de l’univers des bambins et ne proposer qu’une seule couleur, disons le gris?
Tout ce préambule pour dire qu’en tant que rédacteur, je n’utiliserai jamais le point milieu. Un point, c’est tout! Oui à l’égalité, non à la stupidité!
Et vous, que pensez-vous de l’écriture inclusive?