« Combien ça coûte pour rédiger les textes d’un site internet ? ». Au hit-parade des demandes qui ne veulent rien dire, cette question arrive largement en tête. Elle devance de peu des compétiteurs comme « Combien coûte la rédaction d’une brochure ? » ou « Combien demandez-vous pour écrire un texte ? ».
Je me console en sachant que je ne suis pas le seul à devoir affronter ce genre d’interrogations aussi pleines de bon sens que la cervelle d’un djihadiste.
Les créateurs de site web reçoivent aussi leur lot de demandes incongrues (« Pour un site internet, faut compter combien? »), tout comme les photographes (« Quels sont vos tarifs pour une photo? ») ou les graphistes (« Une brochure, ça revient à combien? »).
Pourtant, à moins d’avoir les hémisphères aussi troués qu’une passoire, il ne viendrait pas à l’esprit des mêmes quémandeurs d’infos d’interpeller un vendeur d’automobiles avec un « Combien coûte une voiture? » ou d’interroger un promoteur immobilier en ces termes: «Combien facturez-vous pour construire une maison?».
Donc, quand un prospect me demande combien coûte la rédaction de textes pour un site internet, j’apporte toujours une réponse immuable: « Je l’ignore ».
Loin de moi l’idée de vouloir le mettre mal à l’aise (quoique…), mais j’avoue apprécier tout particulièrement le petit silence qui s’installe aussitôt après. Et j’adore enchaîner avec cette réplique d’une précision redoutable: « Cela dépend. Disons entre 1’000 et 10’000 francs ».
Je lui fais à cet instant gentiment comprendre que pour obtenir un devis, il lui faudra se creuser un peu les méninges et apporter quelques précisions indispensables. En effet, les tarifs de rédaction d’un site internet – comme de n’importe quel document, d’ailleurs – dépendent de nombreux facteurs.
1) Le nombre de pages du site
Une évidence telle que je ne vais pas développer davantage.2) Le nombre d’entrées (textes) par page
Dans une page d’accueil, par exemple, on peut très bien compter une quinzaine de petits textes pour présenter des services, l’entreprise ou les bénéfices d’un produit.3) Le degré de complexité du sujet
Une analyse sur « Le phénomène de socialisation chez les fourmis d’Afrique subsaharienne » exigera beaucoup plus de temps qu’un billet sur le nouvel iPhone, par exemple.4) Le public cible
Rédiger pour des professionnels demande une précision absolue, donc un investissement en temps beaucoup plus conséquent. Inversement, écrire pour l’internaute lambda est une tâche plus aisée.5) L’objectif des textes
Quel objectif le texte doit-il remplir ? Convertir, informer, divertir ? Les trois à la fois ? Un texte purement informatif se rédige beaucoup plus rapidement qu’un texte dont le but est de stimuler l’acte d’achat, par exemple.6) L’information à disposition
Quand le client met à disposition de la documentation claire et concise (articles, liens, etc.), la tâche du rédacteur s’en trouve grandement facilitée. Au contraire, lorsque le scribouillard doit partir à la chasse aux infos ou dévorer des pans entiers de paperasse parce que les infos n’ont pas été écrémées, le compteur peut vite s’affoler.
7) La longueur des textes
Un billet de blog de 1500 signes se rédige plus rapidement qu’un article de 5’000 mots. Même s’il est vrai que tout dire en peu de mots s’avère un exercice gourmand en temps.
Alors, Messieurs et Mesdames les prospects, avant de lâcher la question fatidique et tout à fait superflue du « Combien ça coûte », une petite faveur : préparez votre projet et donnez-nous les moyens de vous répondre correctement !
Si vous avez assez d’infos à me communiquer…